Scooter électrique Harley

Vous avez sans doute déjà entendu parler de la moto électrique conçue et distribuée par Harley-Davidson. Et si la firme envisageait de prendre une place plus importante sur le marché des deux-roues électriques, en particulier des scooters ? Seriez-vous intéressés par un scooter électrique Harley ? On vous dit tout sur la légende des véhicules Harley et sur ses projets.

Harley-Davidson, des motos pour une légende

Les débuts de William Harley et Arthur Davidson

Harley-Davidson c’est d’abord l’histoire de deux jeunes américains du Wisconsin, aux Etats Unis. Au tout début du XXème siècle, William S. Harley, 21 ans et Arthur Davidson, 20 ans se connaissent depuis l’enfance. Ils sont passionnés par la pêche et se mettent en tête de fabriquer un moteur pour propulser une barque. La motocyclette (ou motor bike), de son côté, existe déjà depuis 1868, partout dans le monde. Mais elle est réservée à une élite de la population.

La bicyclette, elle, est produite à plus grande échelle (1 million d’exemplaires fabriqués au Etats-Unis en 1900) et rencontre un franc succès populaire. Elle intéresse donc davantage les deux copains. Avec l’aide des frères d’Arthur, William et Walter, le prototype de la première Harley-Davidson voit le jour en 1903. Cette sorte de vélo à moteur d’une cylindrée de 405 cm3 et d’une puissance de 3 chevaux permet de gravir une côte plus facilement.

Harley, les débuts d’un succès

La suite de l’aventure vous la connaissez déjà. Au début de la 1ère Guerre Mondiale, Harley continue à développer son célèbre moteur V-Twin (2 cylindres montés en V avec un angle à 45°) qui lui donne son inimitable sonorité “potatoe potatoe”.

L’entreprise est choisie pour fournir des machines aux soldats américains sur le front européen : 20 000 Harley type J et F débarquent en France. La couleur vert-kaki habillera longtemps les motos et sera l’un des premiers signes précurseurs de la légende qui est en train de s’écrire.

Harley, une certaine idée de l’Amérique

Si l’entre-deux-guerres voit le label américain augmenter la puissance de ses moteurs jusqu’à produire la première bécane qui dépasse les 200 km/h, d’autres phénomènes vont définitivement forger la réputation des Harley. Les puissants modèles remportent des courses, les ventes explosent et rapportent des milliers de dollars, mais pas seulement.

Les Hells Angels : le premier groupe de motards

Les premiers groupes de motards naissent juste après la deuxième Guerre Mondiale, en 1948 précisément. Les Hells Angels sont des vétérans de l’armée américaine. Après la terrible épreuve qu’ils ont vécue, ils sont épris de liberté. Les motos sont bon marché car elles sont issues des surplus de la guerre à peine terminée.

La marque et ses premières grosses cylindrées sont rapidement associées au gang de bikers. S’ils sont considérés comme des criminels, les Hells Angels reflètent surtout une époque, celle des hippies et des années 60 et 70. Exerçant à la fois fascination et crainte, les Hells Angels sont devenus un mythe pour tous les motards du monde.

Le film culte Easy Rider met en scène des choppers

Le cinéma, lui aussi, va largement contribuer au succès des Harley. Bien que le nom des Hells Angels provient lui-même d’un film éponyme des années 30 (“Hell’s Angels”, réalisé et produit par Howard Hughes), Hollywood aime à se saisir de personnages rebelles et séduisants. « Easy Rider » est réalisé par Dennis Hopper et sort en 1969.

Le film est porteur des valeurs anticonformistes de la génération beatnik et dénonce la bêtise et l’intolérance de l’Amérique profonde ultra-conservatrice. Ce road-movie raconte le périple d’Ouest en Est de deux motards à travers les Etats-Unis. Des légendes du cinéma comme Peter Fonda chevauchent des choppers, motos customisées à partir du modèle Hydra Glide dans le film. Vous souvenez- vous encore de la fameuse “Captain America” ? Un mythe est né.

LiveWire ou la naissance de la moto électrique made by Harley

Si Harley connaît des hauts et des bas au cours de la deuxième moitié du XXème siècle, rien ne l’empêche de relever le défi du véhicule électrique dans les années 2010. L’annonce fait hurler les passionnés. Une Harley électrique ? Silencieuse ? Sans le célèbre “potatoe potatoe” de son moteur ? Sacrilège !

Le projet LiveWire en 2014

Pourtant, le concepteur et fabricant de grosses cylindrées présente son projet de véhicule électrique nommé LiveWire à la presse américaine en juin 2014. Pour apaiser un peu la ligne très conservatrice de ses clients, Harley dote sa nouvelle moto électrique d’une “signature sonore” évoquant le bruit d’une turbine.

Avant de lancer la production effective de son véhicule électrique, une tournée de démonstrations et d’essais commence outre-atlantique, chez 30 concessionnaires. En 2015, les commandes affluent et ce programme se voit étendu au Canada et à l’Europe.

La LiveWire est parmi les meilleures motos électriques du marché

La LiveWire est finalement produite et commercialisée en 2019. Cette moto électrique ne ressemble à rien de connu et s’éloigne complètement des codes esthétiques de Harley. Il y a de quoi surprendre les aficionados des grosses bécanes reconnaissables au bruit et à l’allure.

Les caractéristiques techniques de la LiveWire

Pourtant, le look hors normes de la LiveWire électrique est séduisant avec l’originalité de son cadre périmétrique en aluminium et en deux parties. La batterie lithium-ion en aluminium d’une puissance de 15,5 Kw/h est montée longitudinalement sur le moteur, ce qui rend la moto toute fine. Son poids ?  249 kg, son ergonomie se rapprochant d’un roadster sportif.

Le véhicule dispose, entre autres, d’un système “lift-up limitation”, qui évite que la roue arrière ne se lève en cas de freinage d’urgence et d’un contrôle de stabilité pour le freinage en courbe. Le frein à moteur est réglable. Le deux-roues électrique est équipé bluetooth et d’une application qui permet de faire à peu près tout ce qu’on veut, surtout d’éviter le vol.

L’autonomie et la recharge de la batterie 

L’autonomie de la batterie est annoncée par le constructeur à 240 kilomètres en ville, 160 kilomètres sur route et 150 kilomètres en mixte. Deux systèmes de recharge sont disponibles : le premier, classique sur 220 V, permet de récupérer une autonomie de 20 kilomètres par heure. Le deuxième, le DCFC, uniquement à disposition chez les concessionnaires, recharge la batterie électrique à 80 % en 40 minutes ou à 100% en une heure.

Un prix élevé mais une accélération incroyable

Au-delà de son allure, la LiveWire surprend par son couple et son accélération. De 0 à 100 km/h en 3 secondes, c’est assez fou, autrement dit, un couple énorme. Imaginez, en plus, toute la puissance et l’électronique digne d’un geek dans un silence quasi complet. Si la première moto électrique Harley éveille forcément une réticence conceptuelle de tout motard qui se respecte, elle représente sans aucun doute un pas dans le futur.

Ce véhicule électrique n’a rien à voir avec tout ce que vous aimez ou détestez chez Harley. Mais ce roadster électrique sportif très innovant vous surprendrait à coup sûr. Néanmoins son prix affiché à 33 900 € reste très élevé. Il laisse de la place aux concurrentes de la LiveWire, comme la Zero SR/F. Plus classique dans sa conception et son design, la machine de chez le spécialiste de l’électrique, Zero Motorcycles est aussi plus abordable à partir de 20 970 €.

LiveWire est en passe de devenir une entreprise à part entière

Malgré toutes ses indéniables qualités, les ventes de la LiveWire ne semblent pas décoller. Harley souhaite conquérir une clientèle plus jeune qui n’a pas les moyens de débourser 33 900 € pour un véhicule électrique. Du côté de ses fidèles et anciens bikers, essentiellement des boomers, l’âge leur fait abandonner progressivement la pratique de la bécane.

Une pirouette marketing s’impose : Harley annonce la transformation du nom “LiveWire” en une marque autonome totalement destinée à la conception de deux-roues électriques. Les deux entreprises ainsi scindées partageront leurs avancées technologiques et LiveWire « bénéficiera de l’expertise en ingénierie, de l’empreinte de fabrication, de l’infrastructure de la chaîne d’approvisionnement et des capacités logistiques mondiales de Harley-Davidson”, a déclaré l’entreprise.

Le scooter électrique Harley

Si la moto électrique est particulièrement adaptée pour la route, et en particulier les voies rapides grâce à une meilleure stabilité,  le scooter électrique a une place évidente en ville. En effet, son centre de gravité plus bas lui confère une meilleure maniabilité.

De plus, il est bien souvent utilisé pour les livraisons et donc prisé par les entreprises pro de la distribution rapide. Alors que Harley s’est montrée ingénieuse et inventive dans la conception de sa moto électrique, l’enseigne légendaire pourrait-elle s’emparer tout autant du marché des scooters électriques ?

Premier projet de scooter dans le programme de 2018 “More Roads to Harley Davidson”

Lancé au départ pour une dizaine d’années par l’entreprise de Milwaukee, le programme “More Roads to Harley Davidson” de 2018 ne paraît pas exceptionnel côté marketing : augmenter le chiffre d’affaires, les bénéfices, les dividendes… En revanche, côté innovations et forte de son projet LiveWire, Harley entend bien être le leader dans la gamme des deux-roues électriques.

Harley dévoile son scooter électrique

Harley dévoile enfin son prototype de scooter électrique en 2019 au CES de Las Vegas et dépose des brevets au niveau européen. Le design de son futur scooter électrique est enregistré auprès de l’EUIPO, l’Office de l’Union Européenne pour la Propriété Intellectuelle. L’intention du constructeur d’entrer sur le marché du scooter électrique urbain ne fait plus aucun doute.

Mais la firme donne très peu d’informations sur son prototype, si ce n’est quelques croquis. On sait toutefois que la batterie est amovible, que le moteur est central et que la transmission se fera par courroie. En revanche, rien n’est révélé sur ses roues ou son éventuel prix. Quant au look, le scooter Harley a plutôt des allures de vélo. Rien non plus sur l’évolution de la conception pour permettre un passage à la production. Le mystère reste entier concernant les performances et l’autonomie de la batterie de ce scooter électrique.

Le programme Hardwire

Le scooter électrique Harley n’est, à ce jour, toujours pas commercialisé. Début 2020, les mauvais résultats poussent l’entreprise à changer de direction. Matt Levatich est remplacé à la présidence par Jochen Zeitz. Le programme “More Roads to Harley Davidson” est abandonné, pour laisser la place à la stratégie The Rewire : réduction du nombre de nouveautés, 39 marchés en moins…

La crise du Covid 19 enfonce le clou et les ventes de Harley chutent de 32 % en nombre de véhicules vendus. Début 2021, il est temps pour le nouveau président de présenter Hardwire avec, au programme : “Renforcer l’engagement en faveur de l’électrique avec la création d’une division dédiée exclusivement à la direction de l’avenir des motos électriques”. Espérons que le projet du scooter électrique Harley aboutira au cours des prochains mois et qu’il sera aussi prometteur que la LiveWire.

Quels scooters au “style” Harley ?

Le scooter électrique Harley vous fait envie ? Alors en attendant impatiemment la mise sur le marché du tout premier vrai scooter électrique Harley, certaines marques surfent sur la réputation et le look typique des motos légendaires pour proposer des scooters “style” Harley.

Le Citycoco, une Harley par essence

Le Citycoco par définition, ressemble à s’y méprendre à une Harley miniature. Entre le scooter et la trottinette, ses gros pneus lui donnent un look de chopper. D’une puissance moyenne de 2000 W, le citycoco peut aller jusqu’à 4000 W et s’apparenter davantage à une moto grâce à ses pièces aux formes uniques.

Le Citycoco Thunder fait partie des plus vendus

Homologué route française, le Thunder a été conçu avec un design Harley, son gros phare rond bien mis en avant. Il est double place avec un dosseret pour le passager et un petit coffre de rangement sous la selle. Ce chopper électrique est équipé d’une batterie lithium-ion amovible facilement rechargeable en 4 à 6 heures.

Avec une puissance moteur de 1500W, son autonomie est de 45 kilomètres. La vitesse maximale atteint 45 km/h. En règle générale, vous n’avez pas besoin d’un permis pour pouvoir conduire ce Citycoco. Toutefois, si vous êtes né en 1988 ou après, vous devez au moins être titulaire du brevet de sécurité routière (BSR), correspondant à la catégorie AM du permis de conduire. Son prix ? Comptez environ 1500 €.

Fanco monte en puissance

Le scooter électrique proposé par Fanco se rapproche plus du prototype proposé par Harley en 2019. D’une puissance de 3000W, il est homologué route. Avec une autonomie de 55 kilomètres et une vitesse maximale de 50 km/h, il offre un confort certain. Pour la conduire, il vous faudra un permis A2. Son prix est de 1799 €.

Conclusion

Harley-Davidson, légende parmi les légendes, ne fait pas l’unanimité, ni dans la conception et le prix de sa moto électrique, ni dans ses projets d’avenir d’investir dans les motos et scooters électriques. Difficile encore pour les passionnés de motos d’accepter le passage du moteur thermique au moteur électrique. Avec ses avantages écologiques et son silence, sa puissance a pourtant de quoi impressionner.

Harley détonne avec ses innovations technologiques et pique la curiosité avec son scooter électrique dont le prototype a été présenté en 2019, mais dont nous savons peu de choses sur la batterie ou l’autonomie. Espérons que LiveWire, qui est en passe de devenir une marque autonome, présente tout prochainement un scooter électrique original, puissant, autonome et surtout à un prix abordable.